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Augmentation du SMIC... tuée par l'inflation et l'augmentation de la TVA !

Publié : Le 17 décembre 2013, par Romain Catheline
Les Echos, BFM, Huffington Post
Michel Sapin, Ministre du travail, vient d'annoncer la hausse du SMIC au 1er janvier 2014. Réelle augmentation du pouvoir d'achat ?

Lors de la prise de parole du Ministre du travail, ce lundi, ce dernier a annoncé l'augmentation du SMIC horaire passant de 9,43€ à 9,53€, constituant ainsi une hausse de 1,1% à compter du 1er janvier 2014.

Par conséquent, le revenu brut mensuel minimum, pour 35 heures de travail hebdomadaire, s'évalue à 1 445,42€ contre 1 430,25€ actuellement. Sur une rémunération nette, cette hausse représente 12€ pour quelques trois millions de personnes en France.

Quel effet sur le disponible des ménages ?

Chaque 1er janvier , le SMIC français subit une indexation en fonction de l'évolution des prix et de l'évolution du salaire réel de base des ouvriers et employés, selon les règles instituées en février 2013. Le gouvernement Hollande avait émis le souhait d'y ajouter un coup de pouce relatif à la croissance française. Pour cette année, le coup de pouce ne pointera pas le bout de son nez !

Cependant, pour déterminer si cette hausse traduit une augmentation du pouvoir d'achat des ménages, il convient de tenir compte de l'inflation. Cette dernière est estimée à +0,7% calculée sur les 11 premiers mois de l'année 2013. Mécaniquement, cette donnée porte déjà atteinte à l'augmentation soutenue par Michel Sapin.
Egalement, et c'est bien le problème de cet effet d'annonce, l'augmentation de la TVA finira d'absorber cette hausse du SMIC. En effet, il fut décider d'accorder un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros aux entreprises dans le but de favoriser leurs marges, permettant l'embauche de personnel. Cette enveloppe sera financée par l'augmentation de TVA. Ainsi, les entreprises devront supporter la hausse de rémunération de leurs salariés au SMIC, ajoutée à cela, les charges sociales dans les mêmes proportions, pour que ces mêmes salariés se voient privés d'un pouvoir d'achat supplémentaire.

Conséquences des augmentations du SMIC

Le coup de pouce attendu du gouvernement n'aura pas lieu en raison de la croissance économique de la France. Cela rassure, quelque peu, le groupe d'experts économistes chargés d'orienter les décisions du gouvernement sur les évolutions du salaire minimum. En effet, leur rapport de fin novembre alerte les membres du gouvernement sur les effets néfastes d'une trop forte augmentation du SMIC voulue par l'Etat. Les principaux arguments avancés font part d'un risque de recul de compétitivité des entreprises françaises cumulé à une décorrélation entre la consommation supplémentaire des ménages générées par cette hausse de rémunération. Egalement, ce groupe rappelle que notre rémunération minimale est déjà nettement au-dessus en comparaison avec les autres pays de l'OCDE.

Comme souvent, l'Allemagne est pris en exemple pour son modèle économique, fort résistant à la crise : effectivement, il n'existe pas de revenu plancher. Cela risque d'évoluer par la volonté des sociaux-démocrates d'y introduire cette notion : seulement, les chiffres avancés sont de l'ordre de 8,50€ brut de l'heure, plaçant l'Allemagne toujours plus compétitive.

Les syndicats défendent, quant à eux, l'idée d'un « salaire de dignité » avoisinant les 1 700€ bruts par mois et justifiant d'une mécanique de consommation accrue.

Finalement, la position du gouvernement sur ce sujet sera sans effet par le jeu des vases communicants, alliant d'un côté hausse du SMIC et inflation plus augmentation de TVA de l'autre.


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