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Grève des médecins : pourquoi ils rejettent la loi de santé

Publié : Le 3 octobre 2015, par Christophe de Petiville
Les médecins poursuivent, ce samedi 3 octobre, leur mouvement de protestation contre la loi de Santé de Marisol Touraine. De nombreux cabinets de médecins libéraux sont fermés aujourd'hui. Ces derniers réclament le retrait pûr et simple du projet de loi, dénoncant la fin de leur indépendance.

Les médecins rejettent le tiers payant généralisé

C'est le principal grief qu'ont les médecins contre le projet de loi de la Ministre de la Santé. En effet, celui-ci prévoit, que d'ici à 2017, les consultations ne soient plus payées par les patients puis remboursées, mais directement réglées en tiers payant, par la Sécurité Sociale et la mutuelle. Les médecins estiment que cette mesure est une grave atteinte à leur indépendance, notamment financière. En étant payés directement par la Sécurité Sociale, ils deviennent quelque part tributaires du bon vouloir de l'organisation. Ils craignent des délais de paiement trop longs, et l'explosion de leurs tâches administratives, ainsi qu'une déterioration de la relation du médecin avec son patient.

La porte ouverte au contrôle abusif des honoraires

En entrant sous la tutelle directe de la Sécurité Sociale et des mutuelles, la profession craint également une dictature du prix, la fin de la liberté pour eux de fixer leurs propres prix pour les consultations ou les actes de spécialité. D'autant que cette nouvelle vient s'ajouter au tout récent établissement du CAS (Contrat d'Accès aux Soins), qui les a déjà malmenés en limitant les remboursements des mutuelles pour les praticiens refusant d'y adhérer. Bien entendu, ce Contrat d'Accès aux Soins engage les médecins généralistes, les spécialistes et les chirurgiens à ne dépasser que de manière limitée les tarifs fixés par la sacro-sainte Sécurité Sociale.

Au delà de la notion d'exercice libéral de la profession, largement remise en cause par ces nouvelles, on peut également se poser la question de la justice de telles mesures. En effet, si aujourd'hui nous pouvons être fiers de disposer, en France, d'un des meilleurs systèmes de santé au monde, c'est aussi parce que nos médecins suivent de longues études, s'équipent de matériels dernier cri, pour fournir aux patients le meilleur de la médecine. Tout ceci représente bien entendu pour eux un coût très important, et l'encadrement outre mesure de leurs honoraires ferait d'eux les «étranglés» du système.

Le contrôle des honoraires des médecins ne risque t-il pas de porter préjudice à la qualité des soins ? Ne risque t-il pas de faire diminuer le nombre de vocations ? De faire baisser le nombre de médecins ? De créer des déserts médicaux dans certaines régions ?

Une mobilisation quasi générale

Ce samedi, la quasi totalité des syndicats de médecins ont appelé à la grève, mouvement assez bien suivi par les intéressés, puisque de nombreux cabinets sont aujourd'hui fermés. Ce coup de poing doit durer jusqu'à mardi 6 octobre. En attendant, en cas d'urgence, les hôpitaux restent ouverts et certains médecins ont été réquisitionnés pour assurer une permanence. À suivre.

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