Rabotage des entrepreneurs : naissance du mouvement des poussins

À priori, le gouvernement ne sait pas sur quel pied danser ! D'une part on annonce tout faire pour relancer l'économie, et d'autre part on assène sans vergogne des coups de massue sur les personnes censées être les entrepreneurs de demain ! La ministre de l'Artisanat a en effet annoncé sa volonté, non seulement de limiter à 2 ans l'utilisation du régime de l'autoentrepreneur, pour les personnes n'en faisant pas leur activité principale, mais aussi d'abaisser les plafonds de chiffre d'affaires autorisés sans changement de régime fiscal.

On parle actuellement d'une limite annuelle de 10000 EUR pour les services, et de 27000 EUR pour les commerçants, selon les chiffres annoncés aux Echos. Autrement dit, on coupe en trois les plafonds actuels, on coupe en trois la motivation et l'envie d'entreprendre chez les porteurs de projets souhaitant utiliser ce statut simplifié comme tremplin professionnel. La ministre se défend en indiquant que le but est justement de détecter plus en amont les entreprises qui ont un potentiel de développement pour pouvoir, lorsqu'elles basculent dans le régime principal, mieux les accompagner. Mais de quel accompagnement parle-t-on ? À part plus de fiscalité et de charges sociales, rien n'est véritablement mis en oeuvre pour aider les porteurs de projets.

Le mouvement lancé par Adrien Sergent, soutenu par Jean-David Chamboredon (à l'origine des Pigeons) prend de l'ampleur et s'indigne de voir qu'en haut, on prend des décisions irréfléchies dont les seules conséquences sont de tuer les projets dans l'oeuf, et de totalement brouiller la communication "pro-entreprises" du gouvernement. Alors que l'on va droit à la rupture depuis déjà plusieurs mois entre les pouvoirs publics et les entrepreneurs, les Poussins ont récolté déjà plus de 90 000 signatures de soutien, et visent les 100 000 d'ici demain, puisqu'ils seront reçus à Bercy pour la remise de leur pétition.